Rencontre quelque peu... étrange. [PV Maï]

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Le soleil cognait fort ce jour là, bien que l'automne aie déjà pointé le bout de son nez. Les feuilles des arbres, aux magnifiques couleurs oranges, nacrées et dorées, tombaient paresseusement sur le sol des ruelles de Port Angeles. Une jeune femme passait par là, baignant elle aussi dans le rayon de soleil. Et même si celui-ci ne réchauffait pas sa peau, et même si la fraicheur environnante ne la faisait pas frémir, elle exultait devant une journée telle. Il faisait beau ! Enfin !

Naïs se souvenait des journées magnifiques qui avaient suivit son parcours dans toute l'Amérique. Lorsqu'elle avait quitté la forêt Amazonienne pour passer en Guyane, puis dans l'Amérique centrale, par le Mexique. Des journées luxuriantes qui lui manquaient, bien que le climat n'aie aucun effet physique sur elle. C'était tout juste psychologique.

Oui, sauf que.

Sauf que ce jour là, elle s'apprêtait à faire une rencontre assez décisive pour elle, même si personne ne pouvait comprendre, sauf peut-être les loups imprégnés... Elle allait rencontrer une jeune femme donc il se trouvait qu'elle était énormément jalouse. Non pas parce qu'elle était très amie avec son petit ami, mais surtout parce qu'elle était humaine. Tellement normale, puisque humaine. Tellement plus à même d'aimer Logan comme il le fallait, même si celui-ci lui avait assuré plusieurs fois qu'ils n'étaient qu'amis. Les humains sont si inconstants...

La nostalgie l'envahit un peu, mais elle ne pouvait bien être forte... Puisqu'elle n'avait été 'normale' que cinq années de sa vie... Et les premières en plus ! Elle ne savait même plus ce que c'était... Ses pas la menèrent sur un banc non loin de là. Les magasins étaient ouverts mais calmes, à cause de la fraicheur mais aussi parce que on était en pleine semaine. Naïs n'étudiait pas. Elle savait lire, mais ce n'était pas vraiment facile pour elle, puisqu'elle avait appris quelques mois auparavant, en quittant le lieu où sa meute vivait. Elle ne savait que les choses de la vie, la culture ne l'intéressant pas vraiment, bien qu'elle soit extrêmement curieuse. Naïs s'adossa contre le dossier du banc et ferma les yeux.

Un bruit de pas se fit entendre, mais il était loin. Elle savait cependant que c'était la personne qu'elle attendait. Elle n'ouvrit pas les yeux. Elle se demandait seulement comment allait se passer cette rencontre. Et réalisait qu'elle n'en savait rien. Mais qu'elle changerait certainement pas mal de chose, la ferait avancer sur le chemin qu'elle avait choisi, de toute manière.

Il faisait beau, encore une fois. Décidément, le début de l'automne n'était plus ce qu'il était à Port Angeles... Un temps si radieux était inhabituel, dans un état où il y a des nuages la moitié de l'année et de la pluie le reste du temps. Mais Maïween n'allait pas râler après le soleil, qui illuminait les rues de la ville de sa lumière mais qui ne parvenait pas totalement à réchauffer les lieux. Malgré que ce jour soit ensoleillé, il était un peu frais et il n'y avait pas grand monde dans les rues, en même temps on était jeudi, dernière semaine de vacances pour l'étudiante d'ailleurs.

Mais pour le moment, la jeune femme savourait les rayons miels sur sa peau et déambulait dans le centre. Elle portait un jean gris clair, une robe-pull en laine d'un rouge des plus vif et des ballerines noires. Sa démarche dynamique et rapide l'entraîna dans une rue, où se trouvait une petite librairie géniale, dans laquelle on trouvait toute sorte d'ouvrages étrangers. C'était là que l'étudiante en lettre françaises trouvait les versions originales de grands auteurs qu'elle avait à étudier comme Marcel Proust ou Victor Hugo.

La blondinette n'était pas du genre studieuse, mais elle avait toujours adorer lire et elle avait été fascinée par la langue complexe et différente qu'était le français. Les connotations liées au pays des Droits de l'Homme et la ville des lumières la passionnait également depuis qu'elle avait commencé à apprendre la langue au collège. Malgré ses airs superficiels, son bagout, sa parlotte et sa tendance à la fête, elle était une jeune personne cultivée et curieuse, désireuse d'en savoir toujours plus dans des domaines variés, même si les sciences n'étaient pas son domaine de prédilection...

Pour le moment, la demoiselle était loin d'être préoccupée par ses études, elle se rendait juste en ville pour acheter Les Misérables, dont elle avait déjà lu la traduction. Elle allait certainement en profiter pour faire un peu de shopping, après tout il n'y a pas de mal à se faire du bien... La jeune Fornell connaissait la boutique, aussi trouva-t-elle sans mal ce qu'elle était venue chercher. Elle quitta le libraire avec un sourire et reprit sa marche. Un peu de lèche-vitrine, peut-être même quelques achats s'offraient à elle.

Maï n'avait vu personne depuis presque deux jours, ce qui lui était peu coutumier. Il fallait qu'il dire qu'elle avait été traîné chez des vieilles tantes et qu'elle aurait bien fait la tête à ses parents pour lui avoir menti à ce sujet. Elle détestait ces vieilles femmes aigries et la rencontre s'était, comme toujours, révéler explosives. Mais la mère de Maïween de semblait pas disposer à se rendre à l'évidence: sa fille ne serait jamais une enfant modèle et elle n'arriverait jamais à se plier aux traditions familiales. Son père s'en moquait et avait abandonné la partie depuis ses douze ans, mais sa chère maman était une obstinée...

Dire qu'elle aurait put aller voir Logan ! Enfin si sa tigresse de petite amie l'avait laissé tranquille pour quelques heure,s ce qui n'était pas gagné. La blonde n'avait jamais rencontré cette fille, elle ne savait d'ailleurs rien d'elle hormis qu'elle était dans le genre jalouse et possessive au possible. L'amour provoque des réactions bizarres dont la jalousie n'était que la forme la plus courante et la plus commune. Maï n'en voulait pas du tout à... Cette demoiselle dont elle avait oublié le nom, après tout son attitude était compréhensible.

Aussi quand elle entendit une voix l'interpeller et qu'elle se retourna pour voir une superbe jeune fille, elle ne savait pas que c'était Naïs, la petite amie de Logan. Elle savait encore moins ce qui la rendait si différente des autres et n'imaginait même pas les liens qui unissait la louve à son meilleur ami... Alors elle se contenta de s'approcher de la fille qui l'avait hélait et de lui sourire. Nul ne savait comment cette rencontre allait se terminer...

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Naïs sentait que la jeune fille qui sortait d'un magasin, la librairie, comme elle s'y attendait, n'allait pas venir vers là où elle se trouvait. C'est avec un soupir qu'elle ouvrit les yeux, les posa sur le soleil avant de tourner la tête, un peu dans les nuages. Son regard était distant, mais cela ne l'empêcha pas de héler la personne. La jeune fille se retourna et la regarda, se demandant sûrement ce qu'elle lui voulait. Mais Naïs ne dit rien de plus, toujours assise sur son banc. Elle sentait que cette étudiante avait un caractère bien trempé, donc qu'il fallait y aller doucement. Pour l'instant. La louve la détailla lentement, notant tout avec minutie. La chevelure blonde qui lui tombait sur les épaules avait des airs de vagues sur la surface de l'océan, alors que ses deux yeux, d'un bleu pétillant, donnaient le ton de cet océan. Elle était grande, enfin, pour Naïs. Elle mesurait environs dix centimètres de plus que la louve, ce qui tiqua dans l'esprit de cette dernière. Tout le monde était plus grand qu'elle ! Mais il fallait dire qu'elle était jolie. Naïs figea cette première image dans son esprit, avant de soupirer une seconde fois. Tout était si difficile maintenant.

Elle regrettait ces années où elle avait vécu dans l'indifférence générale, où elle se sentait perçue comme un monstre parmi les monstres. Juste parce que les complications d'une vie dans la société humaine ne lui étaient pas connues, qu'elle pouvait bien faire ce qu'elle avait envie, puisque personne ne lui disait rien. Que ce soit en bien ou en mal, elle avait été rejetée. Mais c'était tellement plus simple, à comprendre, à vivre. Même si elle détestait cela. Parce que au moins, elle n'avait pas à se retenir. Elle n'était qu'elle, et si elle déracinait un arbre, personne ne s'en apercevait ! La vie est parfois vraiment compliquée. Être heureuse dans un environnement difficile, auprès de celui dont on dépend ou ne pas avoir de telle personne et s'en tenir à ses envies ? La question était toujours dans l'esprit de Naïs, et maintenant elle ne pouvait plus faire machine arrière. Il était trop tard. Logan était apparu, elle était là. Et tout n'était que réflexion. Plus d'impulsion, ou presque. Juste cet instinct qui criait au fond d'elle sans qu'elle puisse le faire taire, sans qu'elle ne puisse l'ignorer mais qu'elle devait mettre de côté. Pour ne pas faire de bêtise. Elle n'avait plus le choix désormais, et elle faisait bien des choses qu'elle n'avait jamais imaginé faire jusque là. Comme ce qu'elle allait bientôt faire. Parler. Avec une ennemie... Potentielle.

Naïs se leva soudainement du banc, et s'approcha de la jeune fille. Elle était peut-être un peu plus belle que l'avait dit Logan, mais elle ressemblait trait pour trait à ce qu'il lui avait dit. Maïween. Maï. Humaine plus que tout autre chose. La louve leva ses yeux et chercha le regard de la jeune femme, qu'elle trouva vite.

- Je crois que toi et moi devons parler.

Naïs n'avait pas vraiment voulu dire ça, elle aurait dû être plus douce, moins directe peut-être. Elle n'en savait plus rien. Un bourdonnement intense brouillait ses pensées, sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'ignorer. Elle savait donc ce qu'elle avait à faire. Cela ne servait à rien de se maudire, de vouloir être une autre, de vouloir être simplement normale. Non, ce qui comptait c'était qu'elle était Naïs, louve, et que Logan fut heureux. Mais une part de sa personnalité se rebellait devant cette compréhension trop naïve de la vie vers laquelle elle avançait. Mais rien ne servait de s'énerver. Tout devait se faire sans encombre, même s'il n'y avait personne dans cette rue et que l'option de la tuer purement et simplement titillait la louve depuis longtemps. Mais elle pensait aussi à Logan... Tout était si compliqué !

Maï regarda la fille un instant, sentant bien que cette dernière la détaillait aussi de son côté. Aussi, la jeune femme ne se privait pas d'examiner son interlocutrice de plus près. Elle se tenait assise sur un banc, de manière très décontractée mais pourtant élégante. Elle était relativement petite, avait une magnifique chevelure blonde qui lui descendait dans le bas du dos, libres d'aller et venir à leur gré sous la brise légère. Mais le plus intriguant chez cette ravissante demoiselle c'était ses yeux. Des yeux d'un beau noir, mais dans lesquels brillaient des reflets orangés. De ce petit bout de bonne femme émanait une aura sauvage, libre mais pleine de force et de sagesse.

A vrai dire, elle avait l'impression d'être tombé au milieu d'un roman fantastique et d'avoir sous les yeux une fantasque héroïne. Cette fille avait l'air d'avoir dix-sept ans, peut-être dix-huit mais certainement pas plus de vingt. Mais pourtant, dans ses prunelles étranges on lisait une expérience de la vie certaine. Elle était peut-être jeune mais loin d'être naïve et innocente, Maïween en aurait juré.

Néanmoins, resté à savoir ce qu'elle lui voulait. Bien entendu, la demoiselle n'avait rien contre le fait de parler avec des inconnus, mais elle était tout de même curieuse de savoir pourquoi elle l'avait interpellée. Peut-être une touriste... C'était certain que ce n'était pas dans la bonne vieille ville de Port Angeles qu'on croisait des jeunes filles comme celle-là ! La jeune Fornell espérait pour elle qu'elle n'avait pas débarqué à Forks, qui était encore plus petit que sa ville natale. La pauvre fille avait dû se sentir dévisagée et observée par les bon vieux locaux, pour qui une arrivée en ville était un grand événement...

Enfin, après l'avoir observait d'une façon étrange presque menaçante, la belle blonde lui fit savoir qu'elles avaient à se parler... Soudain, l'étincelle se fit dans l'esprit de Maïween. Quel idiote elle avait été, Logan la lui avait décrite en long, en large et en travers sa petite amie ! Ainsi c'était ce petit brin de femme sa chère et tendre, l'élue de son coeur à qui il portait un amour sans bornes.*Oh, oh je sais pas si ça va bien tourner tout ça...* songea Maï, en lançant un petit sourire à son interlocutrice.

Car elle en avait entendu parler comme d'une jeune personne très belle et attachante mais aussi comme d'une véritable tigresse. Et elle savait pertinemment qu'elle était jalouse, maladivement jalouse. D'elle qui plus est ! Enfin cette rencontre devait bien avoir lieu un jour, il fallait mettre les choses au clair, historie qu'elle ne se méprenne pas sur la nature de sa relation avec Logan. La blondinette eut un sourire engageant et répondit:
- Oui bien sûr, si tu veux. Tu es...

Mince comment c'était déjà? Un très joli prénom, roh mais c'était quoi bon sang ?! Maïween finit par reprendre, soudainement inspirée:
- Anaïs c'est ça ? Non, non Naïs !

L'autre jeune fille paraissait un peu blasée par cette intense réflexion, c'était à se demander si elle ne prenait pas l'étudiante pour une idiote. Aussi la jeune femme modéra son enthousiasme naturel et reprit:
- Oui donc, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

Après tout, Naïs avait été directe pour l'aborder alors autant l'être aussi. De toute manière Maï n'était pas du genre à tourner autour du pot, autant en venir au fait tout de suite. Quelque chose lui soufflait que la petite amie de Logan l'approuverait sur ce dernier point....

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Naïs pouvait voir dans les yeux de l'humaine qui lui faisait face toutes les pensées qu'elle avait suivies, ou presque. Elle la voyait non pas comme une personne habitant déjà dans Port Angeles et ses alentours, mais quelqu'un de nouveau, que bien d'autres se seraient contenté d'éviter. Ce qui n'était pas du tout faux, bien au contraire. Mais la louve avait aussi perçu le déclic de sa pensé, lorsqu'elle avait enfin compris à qui elle avait affaire. Oui, à qui elle avait affaire. Car la jeune fille le savait bien, elle n'était pas du tout comme le commun des mortels, qu'ils soient humains ou loups-garous (et encore moins vampires). Elle sentait ses propres yeux lancer des éclairs à la fois tonitruants et légers. Tout cela était tellement étrange. Elle se sentait si différente depuis qu'elle s'était imprégnée de Logan, qu'elle ne se retrouvait même plus. Comme si elle pouvait avoir deux personnalités à la fois tellement liées et tellement contradictoire. Peut-être qu'elle changeait enfin un peu, qu'elle se recouvrait de sa sage naïveté par laquelle elle avait vu trop de choses déjà...

La jeune femme qui lui faisait face aborda la conversation avec un entrain qui surprit Naïs. Elle leva un sourcil, mais ne fit pas plus, bien qu'elle sache que Maï l'avait vue... puisqu'elle continua plus doucement. La louve sentait que la jeune humaine n'avait pas envie spécialement d'avoir à faire face à elle, mais maintenant le retour en arrière n'était plus possible. Tout avait commencé. Comment cela finirait-il ?

Comment cela finirait-il ? La question ne cessait de passer et de repasser dans la tête à Naïs, encore et encore, toujours, éreintante. La jeune louve leva les yeux au ciel, et les replaça dans ceux de Maï. Elle l'avait appelée Anaïs, ce qui était certes plus courant, mais beaucoup moins joli et indien que Naïs.Qui plus est, la jeune louve accordait rarement de l'importance aux choses qu'elle n'avait pas choisies. Sauf pour Logan. Ce jeune homme faisait partie des nombreuses exceptions qu'elle faisait et qui dénotaient complètement des convictions et croyances de la lycanthrope. Tout cela était tellement étrange !

Elle secoua la tête et se re-concentra sur la jeune humaine, laissant les mots s'ordonner dans sa tête. Tellement de choses s'y baladaient que faire le tri consciemment n'était même pas possible. Les mots et phrases s'écoulèrent donc naturellement de la bouche de Naïs.

- Naïs, c'est ça.

La jeune louve fit une pause avant d'ajouter :

- Avant de commencer quoi que ce soit, je te propose de t'assoir. Allons sur le banc.

Naïs se recula rapidement de deux pas et se posa sur le banc duquel elle s'était levée quelques instants plus tôt. La cacophonie régnait toujours dans son esprit, mais elle réussit cette fois-ci à sortir quelque chose de plus cohérent.

- Maï, je crois que c'est comme ça que tu aimes être appelée. Si tu veux pas que je le fasse, dis-le tout de suite. Mais la louve ne lui laissa pas le temps de répondre. Comme tu dois t'en douter, je veux te parler de Logan. Tu n'y échapperas pas, et je préfère ne pas trop attendre. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer, avec le temps, dans l'esprit d'une folle comme moi...

Naïs lâcha un petit sourire à elle-même. Oui, elle était folle, et n'avait pas peur de le dire. De toute manière, de plus en plus de monde était fou, donc elle pouvait entrer elle aussi dans le moule, bien qu'elle fut une folle dangereuse quelque part... Est fou celui qui n'est pas fou de la folie commun, comme elle l'avait entendu une fois.

- Alors, je vais y aller franchement. Logan me dit que je n'ai rien à craindre, que vous n'êtes qu'amis, que ce soit de son point de vue ou du tien. Je ne doute pas de lui, j'ai totalement confiance. Je le crois. Vous n'êtes qu'amis. Bien.

La jeune fille avait les yeux dans le vague, ne sachant plus à quoi s'en tenir. Ses pensés valdinguaient dans son esprit et plus rien ne semblait avoir de sens, bien qu'elle continuât de parler :

- Seulement, ce en quoi je n'ai pas confiance, c'est en l'espère humaine, qui est si inconstante. Mais intelligente. Donc, si je peux compter sur ton intelligence, je ne vois pas de soucis quant à vos prochaines rencontres. Je vais te pose une seule question, me semble-t-il. Puis-je avoir confiance en toi ? Puis-je me sentir en sécurité quand à ta démarche dans la vie ? Puis-je juste me sentir moi alors que tu ne seras que toi ?

C'est bête, ça fait trois questions...

Naïs releva la tête quelques secondes, tentant d'entrevoir la réaction de Maï.

Maïween fit un petit sourire quand la jeune fille confirma qu'elle se prénommait bien Naïs. Il était vrai que c'était beaucoup plus original qu'Anaïs, un prénom tellement banal qu'il aurait été déplacé pour cet étrange bout de bonne femme. Toutefois cette dernière ne semblait pas vraiment encline à la bonne humeur et au sourire, aussi l'étudiante essaya d'arborer une expression plus sérieuse et plus posée. Le genre de visage le plus neutre possible qu'elle avait lors d'un tête à tête avec un professeur... Mais en règle générale, cela ne durait pas, son naturel souriant et joyeux la rattrapait vite.

Une question chiffonna la jeune femme quand son interlocutrice commença. Comment pouvait-elle savoir que tout le monde l'appelait Maï et que ceux qui s'avançaient à utiliser son nom complet ne le faisait pas deux fois? Logan lui avait-elle raconter que seule sa très chère maman la nommait Maïween et que cela l'insuportait ? Après tout, il n'y avait pas d'autres explications, et puis c'était un détail dans le discours de la jeune fille.

D'ailleurs, elle ne lui laissa pas le temps de s'étendre sur le sujet et en vint au fait, expliquant le pourquoi du comment de cette discussion. Bien entendu, ça concernait Logan, ça la blonde l'avait compris toute seule. Mais elle ne releva pas et laissa l'autre continuait. La jeune Fornell haussa un sourcil quand la petite amie du jeune homme se traita elle-même de folle et décréta qu'elle ne savait pas ce qu'il pouvait se passer dans son esprit... Cette fille n'était pas commune, c'était le moins qu'on puisse dire.

Mais sa franchise et son excentricité plaisait assez à la demoiselle. Elle comprenait que Logan ai succombé au charme de la blondinette. Malgré tout, il existant entre les deux amoureux une différence singulière, autant dans l'attitude que le comportement et la façon de penser et de d'agir. Mais Maïween, qui imaginait la miss au bras de son meilleur ami, les trouvait drôlement bien assortis, très beaux, formant un chouette couple.

Enfin Naïs entra dans le vif de sujet, que l'étudiante savait inévitable mais qu'elle n'avait pas particulièrement envie d'aborder. Elle aurait put être en train de boire un coup ou de faire les magasins avec cette charmante demoiselle, plutôt que de l'écouter lui expliquer qu'elle avait confiance en son petit ami et que le problème n'était pas là. La blonde se doutait bien que c'était en elle que la jeune fille n'avait pas confiance. Son interlocutrice était du genre jalouse et méfiante d'après ce qu'elle avait déduit de part Logan et sa propre impression. C'était tout de même dommage de douter des gens, proches à plus forte raison.

Puis le discours de son interlocutrice se fit plus embrouillé, virant sur des questions et des pensées d'ordre quasiment philosophique. Aavait-elle bien compris? Naïs doutait de l'espèce humaine en général? Et bien dans ce cas nul doute qu'elle ne devait pas rigoler tout les jours. Puis une question, enfin plus précisément trois questions, suivirent. Celles-ci destabilisèrent un peu la jeune femme, qui ne s'attendait absolument pas à ça. En fait, elle avait imaginé la scène avec une petite amie furieuse et vociférante, hurlant en tout sens et s'énervant après elle. Pas ce calme de vieux sage et ces questions précises et directes. Pas une fille d'à peine dix-sept ans qui parlait comme si elle avait tout vu et tout connu. Pas une telle tranquillité, qui laissait deviner une colère ou une angoisse beaucoup plus profonde.

Si un jour Maï avait douté de la solidité et du sérieux de leur couple, elle ne pouvait plus désormais, ayant rencontré les deux parties. Alors la jeune Fornell fit un sourire doux et rassurant à celle qu'elle supposait être lycéenne et répondit:
- Tu peux avoir confiance en moi, Logan est quelqu'un de formidable mais il n'y absolument aucune chance que l'on devienne plus que des amis. Il ne m'a jamais intéressé en ce sens, pas une seconde.

La blonde était franche, très sincère comme à son habitude. Elles espérait vraiment que la miss la croirait et ne douterai pas trop... Elle reprit, sans laisser le temps à Naïs de dire quoique ce soit:
- Mais je sais bien que tu ne me croiras pas forcément sur parole, c'est normal que n'apprécie pas qu'une fille soit proche de ton copain, même si c'est simplement de la fraternité. Alors si je peux faire quelque chose pour te prouver ma bonne foi...

Maïween attendit, à la fois curieuse et très légèrement inquiète, la réaction de la louve...

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Pourquoi ?

Oui, pourquoi avait-elle posé ces questions là ? Elle se savait imprévisible, avec ce elle-intérieur qui ne pouvait en faire qu'à sa tête selon les moments, cette partie trop impulsive, trop louve pour se permettre de ressortir près des humains. Mais là, elle n'avait pu faire autrement. Oui, elle le reconnaissait, même si cela la torturait. Il ne fallait en aucun cas qu'elle recommence. Les gens se posaient trop de questions, et ces questions aboutissaient la plupart du temps sur des réponses trop invraisemblables pour être vraies, même si quelque part elles contenaient une once de vérité. Il fallait qu'elle se calme. Tout de suite. Car elle risquait de faire quelque chose qu'elle regretterait par la suite.

Mais les premières paroles de Maï la rassurèrent. Pas que parce que les paroles étaient vraies, car des paroles peuvent toujours être vraie dans l'esprit de gens, d'humains surtout, de vampires aussi et encore plus de loups-garous. Les paroles sont vraies à partir du moment où l'on y croit. Et on peut se faire croire n'importe quoi, ça Naïs le savait bien. Mais une chose, ou plusieurs, c'était comme on voulait selon notre point de vue, ne mentait jamais. L'inconscient, le corps de l'importun qui prononçait les paroles. Un mouvement discret, même pas soupçonné par la personne elle-même, un changement de ton imperceptible, des yeux qui vacillent, des mains qui se crispent... Autant d'indices qui font que le corps n'est pas dupe. Qu'il est une entité à part entière de l'humain. Et Naïs, à son grand contentement, savait décrypter les signaux qu'envoyaient les corps. Plus qu'elle ne le savait consciemment même. C'est pour cela que la certitude de la vraisemblance des paroles de la jeune lycéenne en face d'elle vint se ficher en elle.

Elle soupira.

La suite du discours de la blonde fit sourire Naïs. Non, maintenant plus rien ne pouvait l'aider, elle ne pouvait plus rien faire pour la convaincre, puisqu'elle avait déjà tout fait, et qu'elle était convaincue. Mais elle avait envie de s'amuser un peu en réalité. Après avoir eu l'esprit si embrouillé quelques minutes durant, retrouver son intégrité lui faisait du bien et la plongeait dans un état d'esprit guilleret. La louve sourit à Maï.

- Et bien... Je vais te dire franchement, tu m'as convaincue. Bon, je ne crois par contre pas à ton truc de fraternité, mais ce n'est pas le plus important. Ce que tu peux faire, en revanche, pour finir tout cela...

La louve réfléchit un instant, le sourire aux lèvres. En fait, une fois les préjugés et l'aversion qu'elle avait pu créer d'elle-même à l'égard de la jeune fille évaporés, elle avait bien envie de plus la connaître. De plus, une idée germait dans sa tête, se faisant plus pressante de seconde en seconde. C'est donc dans un sourire éclatant qu'elle lança, toute guillerette soudain :

- Je crois bien que j'ai une idée.

Je ne connais pas du tout le coin, je suis arrivée il y a peu de temps en fait. Tu m'aurais parlé de voitures et d'immeubles il y a quelques mois je t'aurais prise pour une illuminée... Et toi aussi... Bref, passons. Je voudrais que tu m'aides à m'y retrouver un peu dans cette ville, et à me trouver aussi des habits potables...

Naïs baissa les yeux sur sa tenue. En ce début d'automne ensoleillé, elle portait toujours son éternel bandeau sur la poitrine et son pantalon en soie fine. Les gens allaient se poser des questions. Elle ne voulait en aucun cas apporter l'attention sur elle, déjà qu'elle était une nouvelle dans le coin. Elle avait dans le fond de sa poche de l'argent qu'elle avait emmagasiné tout au long de son périple à travers les amériques. Un petit pactole, bien qu'il ne dépassât pas les deux cent dollars.

La jeune louve leva la tête vers Maï, la basculant un peu sur le côté, attendant la réaction de la lycéenne.

Maïween se surprit à être un peu inquiète de la réaction de Naïs. Elle craignait en effet que cette dernière ne la croit pas, bien qu'elle soit tout à fait franche et sincère, comme à son habitude. Mais il arrivait, bien souvent malheureusement, que les gens aveuglés par leur jalousie refusent d'admettre que la vérité ne soit pas aussi laide que ce qu'ils voulaient bien en voir. Paradoxe étrange d'ailleurs, de chercher un bonheur inaccessible et parfois utopiste tout en voyant le mal partout et en réduisant les opportunités que la vie offre...

Toutefois, la jeune fille semblait plus intelligente que ces personnes là. Elle s'était bien rendue compte que Maï était honnête et ne tournait pas autour de son petit ami. Certes elle ne la croyait pas entièrement, mais comme elle l'avait elle-même souligné, ce n'était pas là le plus important. La lycéenne ne doutait plus de la bonne foi de Maï et c'était l'essentiel aux yeux de cette dernière.

Curieusement, après lui avoir lancé des regards pleins de colère la blondinette sourit à la jeune Fornell. Celle-ci lui rendit, aimablement, mais ne comprenait pas vraiment ce brusque changement d'attitude et cet air soudainement guilleret et joyeux. Etrange de passer d'un sentiment à un autre, d'un comportement à un autre de cette façon... Mais l'étudiante n'allait pas s'en plaindre, au contraire, elle était ravie que les choses prennent une tournure plus conviviale, plus amicale.

Naïs lui expliqua alors son idée et une phrase interpella l'esprit vif de la blonde. Jamais entendu parler d'immeubles ou de voitures. Comment était-ce possible? Qui, dans la société du 21° siècle n'avait jamais vu de gratte-ciels, au moins à la télévision? Enfin il y avait bien sûr les tribus dites primitives d'Afrique, les indiens en Amérique du Sud, les peuples nomades des grandes plaines asiatiques... Mais cette ravissante blonde avait un profil très, trop, nord-européen pour correspondre à ces critères... Et puis c'était assez hautement improbable... La question fusa tout de même, naturelle:
- Ah bon mais d'où viens-tu?

Son interlocutrice éluda quelque peu la question, peut-être voulait-elle finir son explication et y reviendrait-elle plus tard, mais peut-être pas. Elle lui expliqua qu'elle désirait mieux connaître la ville et se trouvait des vêtements. Il était vrai que cette tenue légère serait bientôt reléguée au fond d'un placard pour affronter les froids automnes et hivers de l'état de Washington... D'ailleurs malgré le soleil, Maï se demandait comment la jeune fille ne souffrait pas du petit vent frais. Mais après tout, tout le monde n'était pas aussi frileux qu'elle...

Elle eut un grand sourire et répondit, joviale:
- Aucun problème, tu es tombée sur la bonne personne !

La jeune femme eut un léger rire. Il était vrai qu'elle connaissait cette ville comme sa poche et que les boutiques de fringues, c'était son domaine, avec celles de chaussures, de cosmétiques, de livres... Enfin faire les magasins avec Miss Fornell, s'était s'assurer de dénicher des endroits et des choses sympas. La blonde poursuivit:
- On va commencer par faire un peu de shopping alors ! Je connais un petit magasin, ils font des trucs très chouette, je ne prétends pas connaître tes goûts mais je pense que ça te plaira... Et sinon on ira ailleurs.

Fraîche et spontanée, comme à son habitude, Maïween expliqua le chemin à suivre pour rejoindre la boutique et y conduisit la lycéenne. Une fois qu'elle eurent passées la porte elle lui désigna les rayons avec un sourire. On trouvait là des vêtements simples, en matières naturelles pour la majeure partie. Le style des fringues était largement inspirée des années 70, oscillant entre imprimés colorés et longs pulls larges plus sobre.

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'étudiante, elle espérait que l'endroit conviendrait à Naïs. En tout cas les prix étaient abordables, aussi ce ne serait pas cela qui ne lui plairait pas. Et Port Angeles cachait encore une foule de magasins plus ou moins bien connus. La jeune femme laissa la petite blonde parcourir les rayons quelques instants, puis demanda:
-Alors de quoi as-tu besoin?

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Naïs apprécia la spontanéité de la jeune Fornell quant à une phrase qu'elle avait encore prononcée sans le faire exprès, mais réussi à finir son explication avant de répondre. Enfin, si elle le faisait. Parce que elle n'avait pour l'instant pas l'envie de partager son passé avec une fille dont elle ne connaissait l'existence que depuis quelques semaines, et qu'elle rencontrait alors pour la première fois. Cependant, Maï n'insista pas, ce qui conforta Naïs dans sa première décision de ne pas tout dire tout de suite. Bien sûr, elle savait qu'on n'avait rien sans rien et qu'il fallait donner pour recevoir, que cela avait toujours été comme cela dans toutes les générations et dans tous les esprits, sauf ce qui avaient atteint le plus haut contexte intérieur... Mais il n'y en avait pas des masses, cela était certain.

Naïs se surprit à sourire à nouveau lorsque la jeune blonde lui dit qu'elle était tombée sur la bonne personne. Alors comme ça elle était une adepte de la ville ? Cela pourrait bien l'aider, elle qui n'y connaissait absolument rien. Mais pour pouvoir tirer quelque profit de tout cela, elle devait elle aussi être ouverte. Donc ne pas chercher à tout avoir. C'est à ce moment là qu'elle comprit que Maï et elle allaient devenir de très bonnes amies, quoi qu'il se passe. Mais comme tout est possible avec les humains, elle n'espéra pas trop. car les illusions font toujours mal quand elles se dissipent.

En réalité, la louve ne savait pas du tout ce qu'elle était censée chercher et trouver. Elle opta donc pour raconter une partie de sa vie à Maï, qu'elle ne soit pas totalement éberluée par son manque de savoir par rapport aux villes et activités urbaines. D'ailleurs, celle-ci l'amena très vite dans un premier magasin. L'odeur du tissus empaqueté monta aux narines de la louve qui fronça le nez, la musique qui passait par les enceintes du local lui aggressait les oreilles. Comment les gens pouvaient-ils passer autant de temps dans les magasins, alors que tout ce qui les composait était absolument inhumain. Les odeurs, les bruits, pas de souffle d'air et une humidité assez haute... Vraiment elle ne comprenait pas. Non que l'humidité la dérangeât, mais tout le reste si. Elle se fit pourtant un point d'honneur à ne rien dire et à tenter de faire abstraction de tout cela. Elle s'avança avec Maï vers les étalages et laissa son regard glisser sur les différents, et pourtant si similaires, tissus pendus là comme des loques.

Prenant un souffle, elle lança :

- Et bien. Je n'en ai aucune idée. De quoi penses-tu que j'ai besoin ? Vous portez quoi pour l'hiver ?

Naïs ferma les yeux un instant, tentant encore d'ignorer tous les signes que l'environnement agressif lui envoyait. Il fallait qu'elle parle un peu plus, c'était sûr. Elles n'étaient que toutes les deux dans le magasin, mis à part la vendeuse un peu plus loin, et elle savait qu'elle ne serait pas entendue. Elle se lança donc :

- En fait, pour répondre à ta question de tout à l'heure, je viens d'Amérique du Sud. Je faisais partie de la tribu qui s'est faite exterminée il y a environs huit mois. Je vais te dire quelque chose, et j'aimerais que tu ne le répètes pas.

Naïs planta ses yeux dans ceux de Maï et y scella son secret. Elle serait la seconde personne à le savoir.

- Tu penses sûrement que je mens, mais ce n'est pas le cas. Je n'ai pas le profil d'une indienne et j'en ai souffert toute ma vie. J'étais rejetée avant, et je crois que c'est pour cela que je suis encore vivante. Parce que pour les autres villageois, je ne faisais pas partie des leurs.

Bref. J'ai besoin de toi pour tout savoir !

La jeune louve adressa un sourire énergétique à Maï, n'en disant pas plus. La vendeuse avait tendu l'oreille, et elle détestait cela. Elle se demandait maintenant comment allait réagir Maï. ce ne serait certainement pas si violent que cela l'avait été avec Logan lorsqu'elle lui avait montré ce qu'elle était. Mais bon...

"Vous portez quoi l'hiver?" La question était étrange et désarçonna la jeune femme qui s'arrêta net dans l'allée, entre une rangée de longues tuniques et de pantalons. Elle ouvrit grand la bouche et regarda la demoiselle d'un air stupéfait. Mais la sincérité de Naïs se lisait sur son visage et elle était parfaitement sérieuse.

Comment était-ce possible? Mais d'où venait-elle? Qui était-elle ? La jeune fille dû saisir l'étonnement et l'incompréhension totale de son interlocutrice et commença à lui expliquer le pourquoi du comment de cette étrange ignorance.

Alors comme ça, elle venait d'Amérique latine? Et elle était une indienne? Bien entendu, c'était une explication logique au fond. cela expliquait bien des choses, en fait c'était une des seules, si ce n'était la seule, explication possible. Maïween écouta la petite blonde avec horreur quand elle lui expliqua que son peuple avait été décimé. Ses yeux s'élargirent de colère mais aussi de culpabilité.

C'était stupide, elle n'y était pour rien. Mais c'était les occidentaux qui avait dans l'idée de "civiliser" le Nouveau Monde les premiers. C'était les même qui aujourd'hui qui massacraient des populations sans que ça ne trouble personne, sans que personne n'en parle où n'y accorde la moindre importance!

Outrée, Maï se calma tout de même et tendit une oreille attentive à Naïs, qui était sur le point de lui confier quelque chose qu'elle ne voulait pas révéler à quelqu'un d'autre. La blondinette lui expliqua que son profil atypique pour une indienne lui avait valut l'exclusion parmi les siens, mais que cela lui avait certainement sauvé la vie.

Une histoire troublante, particulière mais qui expliquait bien des choses maintenant. L'étudiante eut un sourire doux et amical et se lança dans une réponse:
- Bien, tout s'éclaire maintenant.

Un nouveau sourire illumina son visage pâle et elle reprit:
- Ne t'en fais pas, je vais te trouver des vêtements pour faire en sorte que tu ne meures pas de froid cet hiver!

La jeune Fornell était quelqu'un d'assez frileux, alors elle n'imaginait même pas le changement de climat entre Port Angeles et l'Amérique du Sud, qui devait être déroutant pour la pauvre fille. Les mains expertes de la jeune femme parcoururent les rayons alentour. Elle commença par empiler diverses bas, allant d'un banal jean ample à un pantalon de tissu style baba cool en passant par une jupe de bohémienne et un pantalon rayé de working girl. Les hauts qu'elle dénicha étaient tout aussi hétéroclites, T-shirt, tunique imprimés,t chemises et bien sûr de bons gros cols roulés et autres grand pulls.

Les bras pleins à craquer, elle conduisit sa petite protégée au cabine d'essayage et posa tout sur un banc avant de décréter:
- A toi de voir ce qui te plait le plus et suivant tes choix, j'irai te chercher ce qui irait avec et reposa ce qui ne convient pas.

Comme la jeune fille ne savait pas trop ce qu'elle avait à faire, Maï la conseilla avec bienveillance:
- A ta place je garderai des pantalons et des hauts à manches longues voire des pulls. Il ne fait pas chaud ici l'hiver.

La blonde sourit et attendit que la miss fasse prennes ses décisions...

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Naïs sourit de la rapidité d'esprit de la jeune fille avec qui elle était entrée dans ce magasin de vêtements. Elle n'avait pas vraiment l'air naïve ni trop vive, mais juste assez pour créer un subtil mélange qui plaisait sûrement à nombre d'humains. Et à elle aussi, elle en était consciente. La jeune louve pensa intérieurement que Maï devait avoir pleins d'amis, surtout avec la façon dont elle s'était remise d'une situation à la base embarrassante, et avait vite repris les rênes de son petit train-train. La jeune Fornell était pétillante de vitalité, et cela plaisait d'autant plus à Naïs, qui se savait complètement folle sur les bords. Non, pas que sur les bords d'ailleurs. D'une folie hétéroclite en plus, ce qui faisait sa particularité. Heureusement qu'elle n'était liée à presque personne, car elle avait bien du mal à contenir son naturel explosif et sa vivacité d'esprit hors du commun des humains. Normal dans un sens, mais pour les humains, il était vrai que tout cela était très troublant.

Puis Maï lui préconisa les vêtements qui avaient l'air le plus chauds, enfin, d'après les critères qu'avait fixés Naïs dans sa tête. Mais ce n'était pas du tout du goût de la louve : en effet, le tissus épais entravait la plupart du temps les mouvements et elle détestait cela. Avoir l'impression d'être aliéné par quelque chose qu'elle aurait choisi à la base sans en mesurer les conséquences. Bon, il était aussi vrai qu'elle ne mesurait pas souvent les conséquences des actes qu'elle réalisait dans le sens où elle ne réfléchissait pas souvent à ce qu'elle faisait avant d'agir. Ce qui peut être en soi un énorme défaut, et qui pourtant pour la louve ne revêtait d'aucune importance. Ses capacités hors du commun la ramenant à un équilibre étrange. Et son instinct singulier lui soufflait très souvent des choses pleines de sens caché.

Mais là n'était plus la question à vrai dire. Elle ne voulait pas de choses qui auraient pu entraver ses mouvements, et pas trop difficiles à garder sur elle lors de ses transformations... Donc elle aurait eu plutôt besoin de vêtements près du corps, tout en alliant élasticité à solidité. Que ce soit chaud ou non, en réalité, n'était pas la question. Elle ne craignait pas le froid, puisque les effets climatiques ne l'atteignaient pas. C'est donc en souriant qu'elle dit très rapidement à son interlocutrice :

- Et bien. En toute logique, qu'il fasse froid ou chaud l'hiver m'importe peu. Je ne suis pas tellement sujette aux changements climatiques qui peuvent s'opérer. Par contre, je voudrais passer plus inaperçue par ici.

La jeune fille se pencha vers quelques vêtements qu'elle jugeait pas trop mal et les saisit avec grâce et rapidité. Faisant un clin d'oeil à Maï, elle entra dans la cabine. Se ravisant, elle passa la tête derrière le rideau et demanda, naïvement :

- Euh, il faut que je me change ici, c'est ça ?

Les informations qui émanaient du corps de Maï la confortèrent dans ce qu'elle venait de découvrir. Enfin, elle avait droit à de l'intimité sans que personne ne dise rien contre cela ! Elle se sentait rayonnante dans ce monde qui n'était pourtant pas le sien et qui correspondait pourtant à des rêves qu'elle avait crus jusque là rocambolesques.

Elle passa d'abord la première tenue. En haut, un chemisier blanc lui seyait à merveille, montrant toute l'ampleur de sa largeur d'épaules, et en bas un pantalon assez près du corps dont le bas s'évasait. Elle sortit de la cabine, alla se regarder dans le miroir.Heureusement, ça, elle savait ce que c'était. Le pantalon la gênait dans le sens où elle avait peur que le bas ne se déchire lors d'une transformation, étant donné qu'il était moins près du corps que le reste. Peut-être devrait-elle faire quelques efforts de plus pour pouvoir le garder ? Cela pouvait faire un bon entraînement, dans un sens, mais si elle se ratait, cela pouvait éveiller des ragots... Souriant à Maï, elle retourna dans la cabine et se changea à nouveau.

Elle essaya plusieurs tenues, mais resta béate sur une en particulier : Un chemisier blanc avec un col en V qui n'entravait en aucun cas ses mouvements, et une jupe à l'allure un peu écossaise lui tombant mi-cuisses. Elle se sentait à l'aise dans cette tenue, bien qu'elle pensât qu'il valait mieux en prendre une autre. En plus, bien entendu.

Naïs sortit pour la dernière fois de la cabine toute fière d'avoir réussi à trouver son bonheur dans un monde qu'elle ne connaissait qu'à peine. Mais d'un coup, une évidence se figea dans son esprit... Elle n'avait pas de chaussures !

Elle en fit rapidement part à Maï :

- Euh, je crois qu'il me manque une chose essentielle à une tenue banale pour vous... Des chaussures.

Naïs sentit le regard de Maï descendre sur ses pieds nus. Et elle savait que par ici, une personne pieds nus ne se voyait pas tous les jours... Surtout en ville.

Alors que Maï préconisait des vêtements chauds à la jeune fille, cette dernière lui sourit et lui expliqua que les changements de température ne le gênaient pas, chaud au froid cela revenait strictement au même pour elle. Curieux... Non seulement parce qu'une personne normalement constituée souffre des changements thermiques et a besoin de se couvrir des intempéries. Mais en plus, elle n'était pas la première personne qui croisait sa route à être insensible au froid. Il y avait eut cette belle brune de type indien à Juneau, qui se baladait en T-shirt dans le froid septembre de l'Alaska... Et les rumeurs qui courraient sur une bande de gosses de La Push, qui arpentait la forêt à demi-vêtus...

La similitude entre les deux demoiselles étaient la plus flagrante. Indienne toutes deux, ne souffrant pas des températures froides de ces contrées du Nord, une aura de force et de sagesse mystérieuse, des moeurs peu usuelles... Mais l'étudiante dû vite interrompre ses réflexions car Naïs commençait à choisir ce qui lui convenait et entra dans la cabine. Maïween empilait déjà ce qui semblait déplaire quand la tête blonde de la lycéenne apparut derrière les rideaux et elle demande, un brin hésitante, si c'était ici qu'elle devait se changer.

La jeune femme lui sourit et lui fit un petit signe de tête approbateur, avant de filer reposer ce qui ne conviendrait certainement pas, au vu de ce que la miss avait choisie et à son allure. Elle revint juste à tant pour voir la petite blonde sortir de la cabine vêtue d'une jolie chemise planche et d'un pantalon moulant qui s'évasait en des pattes d'eph très années soixante-dix. Un sourire éclaira le visage de Maï, cette tenue lui allait à ravir.

Tout comme les suivantes d'ailleurs. La jeune Fornell regardait ce petit bout de bonne femme faire son petit défilé, très concentrée dans son choix. La scène était adorable à voir, du moins aux yeux de Maïween, qui ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant les mimiques plus ou moins approbatrices que Naïs adressait à son reflet.

Finalement, elle craqua littéralement pour une chemise en V, blanche et qui la mettait divinement bien en valeur, et une jupe à carreaux écossaise qui lui donnait un style particulier. Accrocheur et original mais à la fois très simple et pratique, enfin si l'on sait être à son aise dans une jupette mi-cuisse. La blonde détailla la jeune fille et eut un regard approbateur, elle était splendide!

La lycéenne essayait de se choisir une deuxième tenue, mais elle avait quasiment passer en revue tout les vêtements qu'elle s'étaient décidé à essayer. L'étudiante allait partir en quête d'un petit autre chose qui lui conviendrait quand la demoiselle souleva un problème de taille; elle ne portait pas de chaussures. Automatiquement, les yeux de Maï tombèrent vers ses pieds nus et un peu sales.

Promptement, elle se saisit des fringues qui n'étaient pas au goût de cette cliente exigeante et lui dit, avec une patience qu'elle ne se connaissait pas et un sourire bienveillant:
- Je vais t'en trouver. Et je vais ramener ça et essayer de te dégoter une tenue de rechange quand même!

Naïs semblait bien plus pragmatique et simple que l'enfant unique des Fornell, mais cela n'empêchait que l'on ne pouvait pas franchement se baladait avec toujours les mêmes habits, cela paraissait comme un manque d'hygiène dans cette société contemporaine matérialiste. La blonde s'empara d'un outil pour évaluer la pointure de chaussures et pria la jeune fille d'y mettre son pied menu. Sachant quelle taille prendre, elle fila dénicher des chaussures variées, essayant de les faire correspondre au nouveau look de la petite indienne.

Elle finit par revenir avec une paire de Converse grises, une rouge, des ballerines assez simple de différents coloris, quelques paries de bottes; style cow-boy, plus ou moins souples, en cuir, plus ou moins montantes et même des bottines noires à petits talons. Pour ce qui était des vêtements, elle dégota une autre chemise, noire à fine rayures blanches, assez près du corps. Et en bas, elle opta pour un slim gris foncé, puisque la demoiselle semblait aimait ce qui était près du corps mais pratique et ce jean souple était très confortable.

De retour aux cabines où Naïs l'attendait toujours, elle posa le tout sur le même petit banc et lui adressa un regard complice et un sourire en coin:
- Hum j'avoue que je me suis laissé emportée par mon élan pour les chaussures... Mais il faut me comprendre, j'adore ça!

La jeune Fornell collectionnait plus ou moins les paires de chaussures en tout genre. Mais également les chaussettes, les collants, les chapeaux, les bonnets, les vernis, les écharpes, les sacs à mains... Enfin bref tout les accessoires et bijoux. Elle en avait pleins ses tiroirs, ses armoires, car il lui fallait en effet deux armoires pour faire rentrer son amont assez impressionnant de fringues et autres nécessités.

Enfin heureusement qu'il y avait des gens comme elle, qui dépensait sans compter pour tout ces besoins superflus, mais devenus presque nécessaires et surtout tellement divertissants à acquérir... Le flot de pensée saugrenues et léger qui inondait l'esprit de Maï s'interrompit quand Naïs sortit une nouvele fois de la cabine d'essayage...

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Naïs se contemplait toujours dans la glace lorsqu'elle entendit Maï s'éloigner, puis revenir les bras pleins de choses encombrantes. Enfin, encombrantes selon elle, puisqu'elle n'avait pas vraiment utilité de ces affaires saugrenues dont tous les humains semblaient accros. D'ailleurs, elle ne comprenait pas non plus pourquoi tant de personnes semblaient dégoutées de porter deux jours d'affilés les mêmes habits. Elle qui depuis toujours portait son bandeau noir sur les seins et sa jupette kaki en guise de bas. Bon, elle avait dû les changer quand elle avait grandit, mais rien de plus. Les habits n'étaient même pas sales, car la jeune fille faisait preuve d'une hygiène de vie remarquable pour qui aurait passé toute sa vie dans les tribus indiennes d'Amérique du Sud.

Certes.

Mais les dizaines de chaussures que ramena Maï lui firent écarquiller les yeux de surprise, de stupeur. Comment pouvait-on accepter de mettre tant de choses dans un seul magasin ? Elle ne saisit qu'à ce moment là toutes les choses qui séparaient les humains d'elle-même. Elle n'était pas comme eux, les apparences lui importaient peu. Qu'elle soit nue ou non, là n'était pas la question puisqu'elle n'avait rien à cacher, mais la jeune louve voulait surtout se fondre dans la masse humaine, pour pouvoir assurer la sécurité de Logan à chaque instant. Il était difficile pour elle d'admettre qu'elle voulait un tantinet changer pour quelqu'un, fût-il son imprégnation.

C'est pourtant avec résignation et enthousiasme qu'elle regarda chaque paire de chaussures, définissant à l'avance ce qui lui plaisait ou non.
Il fallait dire que le choix ne manquait pas, et qu'elle se sentait un peu submergée par tout cela. Cela n'empêcha tout de même pas à ce qu'elle se concentre sur un choix qui serait le plus proche possible du confort et à la fois de la liberté de mouvements. Finalement, un modèle attira son attention. C'étaient des mini-baskets noires, basses et en toile, qui n'entraveraient certainement pas ses mouvements. D'un autre côté, elle avait aussi craqué sur des bottes un peu hautes, qui lui monteraient probablement jusqu'au genoux, d'une couleur marron foncé. Par contre les talons lui firent froncer les sourcils. Bon, il ne devait y avoir qu'un centimètre et demi, mais Naïs se demanda si elle pourrait se déplacer avec des choses pareilles accrochés à ses talons.

Et elle n'eut pas le choix, à vrai dire.

Elle essaya les deux paires de chaussures qu'elle avait aimées et elle se sentit très à l'aise dans les baskets, bien que les bottes lui donnent un air qu'elle aimait beaucoup. Elle ne savait pas ce que c'était, mais ça lui plaisait, et elle décida de prendre les deux.

Puis Maï lui montra les habits qu'elle avait dénichés, espérant qu'ils lui plairaient. La chemise aurait été mieux sans rayures, et le pantalon ne lui plaisait pas vraiment. Elle se rendit compte qu'elle faisait la difficile, mais hors de question d'acheter quelque chose qu'elle regretterait plus tard. C'est pourquoi elle dit à Maï :

- Euh... Désolée Maï, mais tout cela est un peu trop contemporain pour moi. Je n'apprécie pas particulièrement les motifs, déjà, et ce pantalon... Est très bizarre !
A la rigueur, je veux bien essayer un pantalon en toile, mais cette matière est très bizarre, et je pense que je vais avoir une drôle de réaction si je l'essaye..

Naïs sourit à son interlocutrice et avança vers les rayons. Elle dénicha toute seule un haut long, beige, avec un col en V et coupé un peu court, avec un pantalon noir, en tissus fin, qui se resserrait au niveau de la cheville. Il était très simple, avec seulement deux poches devant et cela convenait parfaitement à la louve.

La jeune fille chercha comment on sortait. Elle n'aurait certainement pas assez d'argent pour acheter quelque chose en plus, et elle en fit part à Maï. C'est pourquoi elle régla rapidement avant de sortir avec deux sacs dans les mains. Elle n'aurait jamais deviné que d'une rencontre avec l'amie de Logan se suivrait quelques heures shopping comme elles les avaient passées. Et la louve appréciait vraiment l'humaine. C'est pourquoi elle proposa à cette dernière de prendre un verre à un endroit, celui qu'elle choisirait.

Maïween eut un petit moment de doute avant de prendre le slim, mais finalement céda à son propre goût, pensant que cette coupe irait à ravir à la menue demoiselle. Mauvaise pioche en l'occurrence puisque cette dernière n'aimait guère les rayures de la chemise et encore moins le pantalon, elle le trouvait bizarre. L'étudiante éclata de rire, et reposa les vêtements en lançant:
- Je comprends, ce n'est pas vraiment facile à porter. Personnellement, je n'en porte pas.

Mais c'était pour la simple et bonne raison que la jeune femme se trouvait énooorme dans ces pantalons fins et près du corps, plus que par véritable dégoût de la matière ou du style. Pour ce qui était des chaussures, la miss opta vite pour des Converses courtes, noires. Confortables et pratique, elles lui allaient très bien.

Mais les bottes eurent droit au véritable coup de coeur de Maï. Elles mettaient divinement bien en valeur les gambettes de Naïs et lui donnaient un charme certain. Une allure de femme, sûre d'elle et au port altier et fier. La jeune fille était très belle, c'était encore plus incontestable en la voyant ainsi vêtue.

La blondinette dénicha ce qui lui plaisait par elle même pour sa deuxième tenue et s'enquit de savoir comment on quittait la boutique et si elle aurait assez d'argent pour payer. Rapidement, la jeune Fornell jeta un coup d'oeil aux étiquettes des fringues et des chaussures, calculant le montant total au fur et à mesure. Un total de 130 dollars, si elle n'avait pas d'erreur.

Naïs alla payer et la vendeuse lui emballa ses affaires dans deux sacs qu'elle lui tendit. Elle els prit puis quitta le magasin, Maïween derrière elle. Et elle fut ravie que la petite lui propose d'aller boire un verre, ce qu'elle accepta avec enthousiasme.

Pour être honnête, Maï avait craint cette rencontrer avec la mystérieuse et jalouse petite amie de Logan. Mais finalement c'était une jeune fille, certes unique en son genre et très particulière, mais intelligente et pleine de vivacité qui s'était présentée à elle. Finalement, elle avait fait une chouette rencontre aujourd'hui et il aurait été franchement dommage de passer à côté.

Les deux demoiselles marchèrent le long de l'avenue enfin de bifurquer dans une petite rue silencieuse et déserte. Maï sourit à son compagne de shopping et tourna une nouvelle fois à gauche, avant de se retrouver face à un petit pub. L'endroit était calme et un peu sombre. Elle entra et salua le barman, qui lui répondit avec une familiarité qui laissait sous-entendre que les lieux lui étaient connus.

Elle s'installa à une table en bois sombre, sur laquelle trônait une petite et ancienne lampe à pétrole, sous une petite fenêtre à vitraux. Ue douce odeur de bière et de pain chaud embaumait les lieux et derrière le bar siégeaient des rangées de bouteilles de toutes sortes et au mur étaient placardées des affiches et des portraits d'un autre temps.

Un jeune homme, grand blond aux allures de dandy, qui s'avérait en fait être le serveur, s'approcha de leur table, avec un sourire doux. Maïween se redressa et lui fit la bise puis se tourna vers sa nouvelles connaissance:
- John, voici Naïs, l'amie d'un ami. Et Naïs voici John, mon gentleman anglais, mon binôme des soporifiques cours de chimie au lycée... Un ami de longue date en somme.

John inclina prit avec une élégance raffinée la main que lui tendait la petite blonde et y posa un baiser, qui semblait lui aussi sortir d'une autre époque. Il demanda ensuite ce qu'il lui ferait plaisir, ne prenant même pas la peine de demander à la jeune Fornell si elle prendrait son éternel thé à la menthe...