Greece marchait d’un pas aérien dans les forêts que longeaient les routes avoisinantes de la petite ville de Forks. Elle ne passait évidement pas les douanes, et ne se faisait pas voir, parce que vu son jeune âge les polices auraient tôt faits de l’emmener au poste de police. Elle aurait probablement par la suite tombée dans une famille d’accueil, et tout le tralala qui viendrait avec. En plus il faudrait qu’elle aille par la suite à l’école du coin, c’est-à-dire avec des humains, ses proies habituelles. Comment survivre à ça? En plus, se serait une bataille pour ou contre pour ne pas dévorer sa famille adoptive. Car se serait entre la soif et être découverte. La gamine était un vampire qui avait presque un siècle d’écoulé, mais elle n’avait toujours que peu d’expérience.
Elle aimait bien marcher, même si s’était une vitesse d’escargot pour la capacité de rapidité d’un vampire, ou encore d’un loup-garou. Le vent froid frôlait son visage de la même blancheur que les flocons qui tombaient paisiblement autour de sa petite personne. Sa peau, dure comme une pierre précieuse froide et lisse, douce et veloutée. La fillette avançait inlassablement, comme si elle errait. Ce qui n’était pas tout a fait faux. Elle s’en allait n’importe où, elle ne savait même pas où elle voulait se diriger. La seule chose qu’elle était en mesure de savoir, c’est qu’aujourd’hui, c’était Noël. Une des fêtes qu’elle détestait le plus.
Contrariée, la petite pressa le pas et poussa un soupir. Ce Noël était enchanteur, avec toutes les décorations qu’elle pouvait voir au loin. Les chansons, les chorales, les églises où l’on donnait la messe. Une odeur de friandises, comme du nougat s’aventura jusqu’à ses narines. Elle huma l’air machinalement. Greece reprit sa route dans les bois. Dans quelques kilomètres, elle serait rendue à Forks. Dans quelques kilomètres, son cauchemar reprendrait. La solitude, le silence pesant… Faisaient partis de son environnement et de ses habitudes.
Elle pressa malgré tout l’allure, curieuse de voir à quoi ce coin perdu ressemblait. S’il y faisait assez sombre, assez noir, elle pourrait y vivre sans trop de craintes d’être vu au soleil. La jeune fille sauta dans la neige pour se distraire. Autrefois, elle avait adoré la texture froide de celle-ci contre ses mains et son visage. Maintenant, elle ne sentait presque rien. C’était seulement des milliers de flocons sur ses mains, qui gisaient là. Comme transparents. Sans textures, sans rien. Elle aurait très bien pu penser qu’ils n’étaient pas là.
La brunette se releva avec une impression d’avoir perdu une joie, encore. Sa lèvre supérieure se retroussa, laissant voir une rangée de dents aiguisées. Elle gronda, déçu. Les temps des fêtes étaient toujours une épreuve pour Greece. Car elle les passaient toujours seule, alors que c’était supposément une fête de famille. Elle n’était pas rendu à Forks, mais les arbres commencèrent à devenir moins nombreux, pour finalement laisser une vue sur une belle villa blanche ancien temps.
La fillette marcha lentement vers la porte. Elle se recroquevilla près de la porte d’entrée. La villa était toute décorée de belles lumières vives. Greece pensa avec lassitude :
* mon 96ème Noël seul…*