Sous la Lune pleine et douce - Maï

Bruissement de soie.
Caresse de Lune.
Ombre grandissante.
Les arbres s'écartèrent, et une immense ombre noire s'y profila. La Lune, pleine et entière, éclaira ce loup au pelage brun roux. Les yeux noirs profond de la bête brillaient d'intelligence. Avec un léger frémissement, l'ombre rapetissât. Pas trop cependant, car Jacob était plutôt grand...
Ce dernier avança donc, se dévoilant à la Lune. Il dénoua le short rouge sombre accroché à son mollet et l'enfila rapidement.

Un mince filet de sueur froide recouvrait son corps brûlant, sa peau mate luisant à la Lune. Il se laissa tomber devant la mer, regardant l'immensité bleutée.
Ses doigts caressaient le sable encore chaud, et il créa un petit monticule, qu'il écrasa d'un poing rageur.
Il fronça le nez. Une odeur se profilait à l'horizon. Il se leva d'un bond, prêt à la transformation. Après avoir humé de nouveau l'air, il se radoucit, découvrant que c'était un humain.

- Qui est là ? héla-t-il.

Sa voix rauque porta loin. Si il y avait quelqu'un, il l'avait entendu.
Bruissement de tissu.
Mouvement incertain.
Jacob se rassit dans le sable, aux aguets.

Maïween, à la demande express de son tyran de mère, avait été sommée de rentrer à Port Angeles pour le week-end. La jeune femme s'était inquise de savoir ce qu'il lui valait l'honneur d'un tel ordre, on lui avait répliqué que les Milton organisait un gala de charité et qu'elle avait intérêt à être là, présentable. Ce simple mot, dans la bouche de sa mère, avait un lourd sens et une signification que pourrait résumer une longue liste de mots comme: guindée, propre sur elle, pas aiguicheuse, décente et autres termes que la blondinette n'était pas du genre à appliquer.

Mais cela lui faisait une occasion inespérée de revoir son meilleur ami John, et peut-être ce cher Logan. Quoiqu'il en soit, elle était arrivée le samedi dans la matinée, et il était désormais l'heure de sortir. Maï était vêtue d'une robe grenat, qui lui descendait gracieusement sur les chevilles et la mettait en valeur de façon élégante. Mais bon, elle eut quand même le droit à une réflexion sur la couleur trop voyante et sur son énorme noeud noir dans les cheveux, jugé puéril. Ce qui ne l'avait pas empêché d'hausser les épaules avec indifférence et d'aller à la soirée quand même.

On pouvait dire que l'obstination des deux femmes de la famille Fornell était au moins aussi têtues que différentes. Ce qui comportait imanquablement son lot de disputes et de crises de nerfs. D'ailleurs à mesure que la soirée battait son plein, l'héritière voyait au moins aussi rouge que sa robe. Sa chère maman l'avait roulé, encore une fois. Pour que sa chérubine daigne aller à la réception, elle lui avait juré que John était là aussi, hors le jeune homme avait "été retenu".

Pas fichue d'en rester là, Maï s'était renseignée et on les parents de son ami lui avait expliqué qu'il avait un séjour au Mexique prévu de longue date avec des amis. Et on lui avait également appris qu'elle allait annoncer le soir-même son engagement dans des oeuvres caritatives de Port Angeles et que c'était là une attitude exemplaire, pour une si belle enfant, d'une si bonne famille.

L'intéressée avait répondu par un sourire crispé et avait quitté les lieux, hors d'elle. Sa mère voulait la manipuler et bien puisqu'elle était une fille indigne, têtue, impulsive et caractèrielle, elle n'allait pas démentir la rumeur! La miss bondit dans le premier taxi qu'elle trouva et lui dit simplement:
- Ammenez loin de cet endroit!!

Le chauffeur l'avait ragardé d'un air interloqué et avait conduit en dehors de la ville, hésitant. Il osa alors demander une destination plus précise et l'étudiante lâcha ce qu'il lui passait par la tête:
- La Push.

Cela faisait une sacrée trotte et la course serait salée. Ca tombait bien, sa maman lui avait donné quelques étrennes avant la party... Une fois à destination, elle paya le montant pharamineux de la course et parcoura le village indien, ses chaussures noires à talons dans une main, sa pochette de soirée dans l'autre. Finalement, elle arriva sur la plage et regarda le clair de lune au dessus de la mer.

Ce simple spectacle apaisé déjà son énervement, même si elle avait été plus calme. La jolie blonde s'avança encore et entendit une vois l'apostrophait. Elle leva la tête, surprise et répondit:
- Euh enchantée également...

En approchant un peu de la source du bruit, elle découvrit un jeune Idien avec de longs cheveux bruns. La demoiselle lui sourit, s'installa à environs deux mètres de lui et s'écroula sur le sable, face à la mer. Elle tourna enfin la tête vers son interlocuteur et lâcha:
- Tu est au courant que l'usage veut qu'on se présente quand on rencontre quelqu'un, pas qu'on lui crie dessus?

Maï esquissa un sourire ironique et ajouta:
- Regardes ce n'est pas compliqué.

Elle lui tendit la main et dit:
- Je m'appelle Maïween Fornell, mais tout le monde m'appelle Maï. Et à qui ai-je l'honneur?

Jacob sourit en entendait les répliques de la jeune femme. Il l'écouta parler, et vit sa main se tendre vers lui tendit qu'elle déclinait son nom: Maïwenn Fornell. Il prit sa main et la serra doucement avant de la lâcher. Il ricana.

- Moi c'est Jacob Black ... tu as la langue plutôt bien pendue !

Il se détourna d'elle et replaça son regard sur la mer. Elle était plutôt jolie, à n'en pas douter ... et visiblement drôle.
Il dit:

- Que viens-tu faire à La Push? Tu n'es pas d'ici, il me semble ...

Il lui jeta un coup d'oeil. Elle n'avait pas bougé, et il l'incita à s'asseoir avec lui.
Jacob prit un cailloux coloré sur le sable, et le lança dans l'eau. Il rebondit trois fois sur la surface liquide. Il en prit un autre, et celui-ci rebondit quatre fois. A chaque caillou, il y avait un rebond de plus. Arrivé à huit, il lança, moqueur, à Maïwenn:

- Tu te crois capable de dépasser ça ?

Il sourit ironiquement.

- Tu relèves le défi ?

Le jeune homme lui appris qu'il portait le nom de Jacob Blake et fit savoir à la demoiselle qu'elle avait la langue bien pendue. Cette dernière eut un éclat de rire frais et répliqua:
- Il paraît oui... Mais ne t'en fais pas, on s'y habitue d'après ce qu'on m'a dit!

En effet, ses amis les moins extravertis étaient d'abord surpris et parfois intimidés par cette grande blonde qui babillait, riait, criait, délirait à tout bout de champ. Mais même Logan, de loin la plus associale de ses connaissances, réussissait à supporter l'extravagance enthousiaste de sa grande soeur d'adoption. La petite peste ne devait pas être si insupportable, après tout...

Le lycéen lui demanda alors ce qu'elle faisait ici, car il avait déduit avec unb sens de l'observation impressionant qu'elle n'était pas originaire des environs. L'héritière Fornelle leva les yeux au ciel, et poussa un soupir tout en allant s'assoir près de son interlocuteur. Elle répondit ensuite:
- Je viens de Port Angeles, mais j'étudie en Alaska, je suis de passage pour le week-end.

Comme toujours et pour éviter d'autres questions, elle expliqua le pourquoi du comment:
- En fait, ma chère mère m'a fait rentrée pour aller à une fête dans la famille de mon meilleur ami. Mais elle m'a roulée, je devais faire un discours et mon ami n'était même pas là. Pour me venger j'ai filé en douce de la soirée et je suis allée le plus loin possible.

Alors que Maïween venait de réaliser qu'elle avait un bus à prendre à 14h le lendemain à Port Angeles et qu'elle avait des affaires à récupérer, Jacob lui proposa un concours de ricochet. La demoiselle leva un sourcil dubitatif et désigna sa tenue avec un sourire en coin:
- J'estime être fortement désaventagée face à une telle proposition, je n'ai pas la tenue adéquate pour pratique le lancer de ricochets.

Tout son sérieux de façade s'envola et elle ne put s'empêcher de rire. La blondinette reprit, toujours amusée:
- Et comment pourrais-je battre un grand champion de l'art du caillou, moi pauvre fille citadine n'ayant jamais pratiquer cette activité?

La soirée allait certainement mieux finir qu'elle n'avait commencé...

En Alaska? Jacob sourit. La température de Forks devait presque lui sembler chaude... le corps de Jacob fut secoué d'un feulement de rire lorsque Maïwenn lui avoua avoir joué à tour à sa mère. Pas mal !
Un nuage s'écarta et dévoila le disque argenté de la Lune, qui éclaira la fugueuse et le modificateur.
Il haussa les épaules face à la réplique de la blonde, et fit un sourire espiègle.

- Comme si tu n'avais jamais fait de ricochets!

Il lui fit un clin d'oeil, et reprit un galet, qu'il lança sur l'eau. Le lycanthrope poussa un grognement: que quatre ricochets.
Secouant la tête, il en saisit un autre, bien plat. Parfait! Il le tendit à Maïwenn

- Allez, va-y! On repart de zéro, et tu commences!

Jacob sourit et croisa ses bras bronzés, regardant la jeune femme.

- Tu te dégonfles? la défia-t-il.

Le jeune garçon éclata d'un rire bruyant, qui tenait plus ou moins de l'aboiement d'ailleurs, quand Maï mentionna sa fuite. C'était une bonne chose, le signe qu'il était quelqu'un d'amusant et d'espiègle, et non pas sérieux, ennuyeux comme la pluie et bourré de principe et de morale. Quoique, ces gens là aussi avaient du bon, mais à l'heure où la scène se déroulait, la jolie blonde n'était pas d'humeur à se prendre la tête.

Jacob se moqua d'elle, ne croyant pas qu'elle n'ia jamais fait de ricochets. Elle sourit en réponse à son clin d'oeil et songea qu'elle passerait une bonne fin de soirée, en compagnie d'un petit gars agréable et sympathique. Qui allait devoir lui apprendre à lancer des cailloux sur l'eau...

L'Indien lui tendit un galet, plat et lisse, après avoir effectué quatres ricochets. C'était son tour apparemment, sauf que la citadine invétérée qu'elle était n'avait pas fait ça depuis au moins huit ou neuf ans. Elle fronça les sourcils en entendant le garçon lui demander si elle se dégonfler. La jeune Fornell ne se dégonflait jamais, surtout pas devant un gamin de seize ans, même s'il la dépssait de deux têtes.

Elle lui fit donc un sourire espiègle et s'expliqua:
- Je ne mentais pas, je ne sais vraiment pas faire de ricochets, la dernière fois je devais avoir douze ans et j'avais été frustrée de ne pas réussir à en faire un seul.

Néanmoins, la jeune étudiante se leva et reprit:
- Mais je suppose que je peux toujours essayer, si tu 'expliques comment faire!

Un cours de ricochets sur une plage déserte, alors que minuit allait bientôt sonner. Ce devait être le genre de situation dans lesquelles personne ne pouvait se fourrer, à l'exception de la demoiselle...

Jacob ouvrit de grands yeux. Effectivement, il n'avait jamais cru une seconde que quelqu'un n'ait jamais réussi à faire un seul ricochet dans sa vie. Leur rencontre n'avait peut-être pas très bien commencé, mais elle allait bon train.
D'un pas de géant, il se plaça juste à côté d'elle, mais pas trop près: sa chaleur réveillerait un mort. Il se mit de profil, plaça bien sa main sur le galet.

- Tiens, regarde. Tu mets ta main comme ça. Profil, jambes fléchies de préférence. Et un coup sec.

Il lança le cailloux, qui rebondit cinq fois sur l'eau. Il grogna.

- Je n'arrive jamais à dépasser dix! se plaignit-il en souriant.

Il se pencha, et, à l'éclat de la lune, Jacob put trouver un nouveau galet, qu'il tendit à la jeune femme blonde. Il eut un sourire engageant, en disant:

- Allez. Essaie!

Il faut avouer que le grand loup-garou ne dépassait les quatre ricochets que depuis sa mutation. Ah! non! Quand il avait six ans, il avait fait cinq ricochets!! Ah, oui... mais il avait trébuché et c'était Billy qui tenait sa main.
Et zut...

Il fit un nouveau sourire à Maïwenn, en lui agitant le cailloux sous le nez.

- Quatre à zéro pour l'instant! fanfaronna-t-il.

[Désolé de ma longue absence, mais je n'ai plus internet et je squatte les ordis du lycée... pas cool! xD]

[Arf, c'est pas cool en effet. Je te souhaite bien du courage Wink

]

Le jeune Indien eut l'air surpris d'apprendre qu'elle était effectivement une inculte des joies du ricochet. Et oui, elle était une fille fun et ouvert mais n'en restait pas moins l'héritière Fornell, une citadine invétérée comme on en voyait peu dans les environs. Mais Jacob se redonna une constance bient vite et fut auprès de la blondinette en une enjambée. Il était vraiment immense ce gosse, comment était-ce possible? De visage, il donnait l'impression d'avoir seize ans, guère plus, mais il avait une taille et une musculature impressionante!

Il lui fit alors une démonstration, lui exposant la technique avec des gestes lents et des explications précises. A le voir, cela paraissait être un jeu d'enfant et le caillou rebondit gracieusement sur la surface lisse. Mais le jeune homme semblait déçu de sa performance et maugréa qu'il ne dépassait jamais les dix ricochets. Maïween sourit et le rassura:
- Ne t'en fais pas, si ça se trouve je n'y arriverai même pas!

Jacob prit alors un galet plat et lui proposa d'essayer. Mais avant qu'elle ait eut le temps de prendre la caillasse, il lui agita sous le nez et lui rappella le score en sa défaveur. L'étudiante tira la langue et prit le galet d'un geste vif. Elle se plaça de profil et plia les genoux comme elle le put, gênée par sa robe de soirée. Elle maugréa une seconde contre ce désaventage de plus face au jeune Black puis se concentra.

La jeune femme imita la position qu'on lui avait montré, se tourna vers le petit et demanda:
- Ca va là?

Il hocha du chef et la demoiselle tendit le bras, et envoya le caillou à l'horizontale d'un coup sec, comme il le lui avait dit. Et le galet coula à pic misérablement, sans peine avoir rebondit une seule petite fois. Maï fit la moue et commenta sa performance :
- Je crois qu'il y encore du travail à faire... Ou sinon je survivrais sans savoir faire de richochets!

Elle eut un rire et proposa à son adversaire un nouveau caillou, histoire de parfaire l'humiliation...

Jacob se retint pendant un instant d'éclater de rire quand Maï rata lamentablement son ricochet. Puis, il ne put qu'exploser devant l'air déconfit de la jeune femme. Son rire ressemblant à un aboiement retentit dans la nuit.
Juste pour la narguer, il prit un nouveau galet et le lança négligemment sur l'eau. Il rebondit huit fois, et le loup-garou feula d'énervement. Il se plaignit à nouveau qu'il ne dépassait jamais neuf. Puis, il se replaça, avec des gestes exagérés.

- Regarde. Tu te places comme ça. Exactement comme je le fais. Prends un galet, avant, banane.

Il attendit que Maïwenn s'exécute, avant de tendre le bras vers l'arrière, ses doigts serrant fermement le cailloux. il l'observa un peu avant de dire:

- Voilà, comme ça. Ensuite tu lances!

Et il fit un geste rapide du poignet. Son galet rebondit trois fois. Il fit un sourire en direction de la blonde, puis repensa à sa dernière phrase. Soudain, il se décida et décréta:

- Non. On peut pas vivre sans savoir faire des ricochets. Alors réussi ou je te mange.

Comme pour prouver ses dires, son ventre gronda méchamment. Il rit.

- Tu vois? Alors tu ferais mieux de te dépêcher, je suis pas patient du tout!

Et il fit un grand sourire en tapotant son ventre plat.

[J'ai récupéré Internet !! ]

[Et moi je l'avais perdu ^^ Désolée du retard =s]

Le jeune Idien se moqua impunément de la misérable déconfiture de miss Fornell, éclatant d'un rire aussi joyeux que sonore, qui tenait plus de l'aboiement d'ailleurs... Un rire peu discret, mais la blondinette se dit qu'il allait parfaitement avec le personnage atypique qu'elle avait sous les yeux.

Le petit insolent s'empara ensuite d'un galet bien lisse et le fit rebondir négligemment sur l'eau calme... Et fit huit ricochets. Pff c'était injuste, il avait des années d'entraînement derrière lui, la gosse de riches qu'était Maïween n'avait jamais fait de ricochets, elle allait à la plage pour se baigner étant enfant, puis pour bécoter ses petits amis quand elle eut atteint l'âge de l'adolescence. La belle époque, ou peut-être pas...

Jacob se positionna de nouveau, lui montrant avec une gestuelle exagérée la technique savant du lancet de ricochets. Il se payait ostensiblement sa tête, mais Maï trouvait ça amusant. Elle avait à faire à quelqu'un de vrai, de sincère pour une fois. Et c'était tout à fait délectable vu le monde d'hypocrisie et de bassesses qu'elle venait de quitter.

Sans rechinger, elle singea les gestes du grand garçon, mais ce dernier lui fit judicieusement remarquer qu'elle n'avait pas de caillou, donc qu'elle ne lancerait pas grand chose. Elle prit une mine faussement vexée et s'empara du galet qu'il lui tendait.

La demoiselle recommença alors la procédure, fléchissant les jambes, tendant le bras vers l'arrièe, tachant d'être souple et à l'aise sur ses pattes, ce qui n'était pas chose aisée en robe de soirée, il fallait l'avouer. Jacob approuva sa position et lança à son tour le galet, qui fit trois rebonds. Il se tourna ensuite vers elle et lui affirma qu'il était impossibe de vivre sans savoir faire de richochets, affirmant d'ailleurs que si elle n'y parvenait pas il tenterait le canibalisme.

A ces mots, l'étudiante eut un sourire en coin et répliqua:
- Je suis sûre que j'aurais un goût détestable, rance et amer en bouche. Juste pour t'embêter!

Elle lui tira ensuite la langue avant de se concentrer sur sa tâche, car même si elle n'était pas bonne, le grondement de l'estomac du jeune homme indiquait qu'il aurait mangé même de la viande avariée. La jeune femme se souvint des conseils de son professeur d'un soir, visualisa ses positions et fit de son mieux pour les imitier. Elle lança ensuite le galet d'un geste vif et sûr et eut l'heureuse surprise de le voir faire deux rebonds sur l'eau.

Maïween sautilla sur place en battant dans les mains pendant une seconde puis regarda le jeune Idien avec un grand sourire en disant:
- J'ai réussi!! Il va falloir qu'on autre chose que moi à manger!

Elle lui fit un sourire resplendissant avant de se laisser tomber dans le sable froid, s'étalant dans la dune et admirant la vo^^ute céleste au dessus d'elle. Quel spectacle magnifique...

Jacob eut des sourires à sa répartie. Plutôt amusante, il était content qu'elle ne soit pas du genre coincée. Bien que ses vêtements auraient pu prouver qu'elle soit de bonne famille, elle s'en fichait visiblement... royalement. Il approuva sa position de lancé, et la regarda faire. Elle fut si excitée d'avoir réussi deux ricochets qu'il ne put s'empêcher de rire avec elle.

- Ouah, deux ricochets, bravo Wonder Woman! se moqua-t-il gentiment.

Il la regarda s'allonger sur le sol pour admirer les étoiles, et jeta négligemment son dernier galet, puis vint près d'elle et s'allongea à son tour, bras croisés derrière la tête.

- Tu as de la chance, d'habitude ici c'est couvert de nuages.

Il sourit dans le noir. Cela lui faisait du bien de parler avec quelqu'un qui ne soit ni modificateur, ni vampire, ni dérangé du cerveau, qui soit normal quoi. Il devait se douter que, si près d'elle, elle devait sentir la chaleur de sa peau, mais, occupée à regarder les étoiles, peut-être ne le remarquerait-elle pas.

Il chercha la Grande Ourse du regard, et l'aperçut enfin. Il la montra du doigt.

- Tu connais les étoiles au moins??

Il se releva sur les coudes et fit un sourire narquois.

Le jeune Indien salua sa prestation avec une admiration ironique mais aimable. Maï lui tira la langue joyeusement et répliqua avec un regard espiègle et un sourire en coin:
- Si tu savais tout ce que je suis capable de faire...

Elle explosa ensuite de rire, ne pouvant garder cet air sérieux et séducteur plus de deux secondes. Le jeune homme s'allongea près d'elle et elle retint un léger mouvement de recul. La blondinette avait l'impression que ses bras étaient particulièrement chauds... C'était étrange, la nuit était pourtant douce et presque fraîche. Ce devait être pour ça, la jeune femme devait avoir un peu froid, sans même s'en appercevoir...

Jacob leva ensuite le bras vers une constellation bien connue et demanda avec ironie si elle connaissait ses étoiles. Oui, elle n'était pas tout de même inculte et avait un minimum de connaissances en astronomie. L'étudiante répliqua donc:
- Oui je ne suis pas une gourgandine sans cervelle non plus, ce que tu montres là c'est la Grande Ourse, avec Venus là, plus communément appelée l'étoile du Berger.

Elle désigna un amas d'étoiles plus petit et presque imperceptible un peu plus loin et ajouta:
- Et ça, c'est la Petite Ourse...

Puis, voulant montrer qu'elle en savait un peu plus que ça, après tout son cher père lui avait donné quelques leçons quand elle était enfant et elle n'avait pas oublier. Il fallait dire qu'elle faisait si peu de choses avec son papa... Ce qui était dommage d'ailleurs... Tout en réfléchissant, la demoiselle parcourait la voûte céleste des yeux.

Tiens Castor pointait son nez, Pollux n'était pas loin en regardant bien. Quel ciel extraordinaire pour la bourgade de l'état de Washington, il ne devait pas y en avoir d'aussi beaux très souvent. La jeune blonde pointa le doit vers l'ouest et chuchota, comme pour ne pas troubler le silence de la nuit:
- Et là c'est la constellation des Gémeaux... Je suis plus douée en étoiles qu'en ricochets comme tu vois.

Un sourire illumina ses traits et ses prunelles bleues revoyaient son père en train de lui montrer tout un tas d'étoiles, donnant des noms et des explications que la fillette consignait dans un grand carnet vert une fois rentrée. Elle se demandait bien ce qu'elle avait pu en faire d'ailleurs... Sans doute dans un de ses inombrables meubles à tiroir ou au grenier. Il faudrait que Maïween demande à son père de l'emmener en Californie regarder un ciel limpide, comme quand elle avait dix ans...