Besoin de toi (PV Jacob)

Un coup de vent froid secoua les cheveux de la jeune femme à jamais figée dans ses dix huit ans mais elle ne se sentit pas plus mal pour autant. Les changements de températures n’avaient plus aucun effet sur sa température corporelle qui avoisinait maintenant celle du marbre. Le ciel était comme à son habitude d’un gris perlé qui ne laissait filtrer aucun rayon de soleil. Maintenant Bella en était heureuse car ce temps couvert lui permettait de pouvoir sortir à découvert en plein jour.

La brune était adossée au capot de la Volvo grise qu’elle avait rangée sur le talus. Elle avait les bras négligemment croisé sur sa poitrine et jouait avec ses lèvres en les mordillant. Les habitudes humaines lui revenaient de plus en plus et elle en était heureuse, soulagée. Elle était restée elle-même si on pouvait dire. C’était la seule chose dont elle avait eu réellement peur.

Un coup d’œil à sa montre lui apprit que Jacob avait une demi-heure de retard. Mais peut être n’avait-t-il pas eu son message. Le seul problème était maintenant sa peur de pénétrer en territoire Quileute en temps que vampire. Aussi attendait-elle son ami à l’entrée de leur territoire : si elle pouvait rentrer il l’inviterait à le faire et dans le cas contraire il le lui dirait.

La situation présente n’était pas sans danger, n’était pas aussi calme qu’elle aurait dû l’être. Elle avait besoin de Jacob aussi pour faire face à tout cela puisqu’il était imprégné de sa famille. Cette idée lui était encore étrange. La petite Renesmée était restée avec son père par mesure de sécurité : la sortir à découvert n’était pas sûr par les temps qui courent. Peut être que Jacob la suivrait pour la voir.

Enfin le vrombissement d’un deux roues se fit attendre sur la route au loin : elle avait entendu le bruit caractéristique de la moto de son ami bien avant de la voir mais déjà il venait vers elle. Cinq minutes plus tard il apparaissait au loin et s’arrêta une minute plus tard à côté d’elle. Il s’immobilisa et retirait son casque intégral tandis qu’elle prenait la parole :

-Tu as plus d’une demi-heure de retard Jacob. Enfin je suis contente que tu sois venu. J’avais besoin de te parler.

Elle avait directe cette fois : il n’était plus temps de tourner autour du pot surtout quand il s’agissait de sa fille, de sa chair et de son sang dont la vie était menacée.

Ronflement. Marmonnement. Ronflement. Jacob se réveilla soudain, les yeux embués de sommeil, les touches de son ordinateur imprimés sur sa joue. Les souvenirs de la veille lui revinrent. Difficilement. Il avait été à cette réunion de loup-garou, avait traîné un peu, discuté avec Sam, et était retourné chez lui, s'était mis devant l'ordinateur et... s'était endormi. Génial.

Il leva son énorme main et frotta vigoureusement sa joue droite, essayant d'enlever les marques des touches de son ordinateur. En vain. Il se leva, attrapa un sandwich, et l'avala en quelques bouchées, ignorant le regard exaspéré de son père. Il se dirigea vers le téléphone, et vit un petit mot accroché au combiné: "Bella a appelé, veut te voir à quinze heures".

Le loup-garou jeta un oeil à sa montre et grogna. Il était quinze heures trente. Génial, elle serait sûrement déjà partie.
Attrapant son casque, Jacob sortit en trombe de la petite maison, enfourcha son véhicule deux roues, et le démarra.

Il sentit rapidement l'odeur sucrée, trop sucrée d'un vampire, puis reconnut celle de Bella. Il s’arrêta à quelques mètres d’elle, et s’étonna de ne plus être dégoûté par sa peau si blanche et froide, par ses yeux écarlates, par son immobilité.

Jacob posa son casque sur le guidon de sa moto, et s’avança vers elle, déposa un baiser sur sa joue, sans même froncer le nez. Ouah, il faisait des progrès dis donc! Il eut un sourire ironique pour lui-même, et se frotta machinalement la joue. Il sentit avec horreur que les touches y étaient toujours imprimées.

- Salut, Bella. Content de te voir aussi. Qu’est-ce qu’il se passe? Si tu te moques de ma joue, je m’en vais.

Il avait dit tout cela d’un ton joueur, et posa une fesse sur sa moto, vrillant son regard noir sur son ancienne amie humaine, et sa nouvelle amie vampire. Lui-même se rendit compte du comique de la situation, mais n’en fit pas part.

- Tu as besoin de moi pour quoi faire?

Jacob était arrivé auprès d’elle. Bella le regardait avec insistance, jurant qu’il avait encore dû grandir. Mais quand s’arrêterait-il donc. La jeune femme était heureuse que tout soit rentré dans l’ordre entre eux : ils ne ressentaient plus aucunes gênes à se retrouver ensemble et aussi proche. Elle sentit sur sa joue le contact de ses lèvres brûlantes et esquissa un petit sourire spontané et naturel.

Puis, alors qu’elle n’avait fait aucun commentaire sur les marques imprimées de manière prononcée sur sa joue –il avait encore dû s’endormir n’importe où, un clavier semblait-il cette fois- il lui intima de ne pas se moquer. Un petit rire cristallin semblable au tintement des cloches s’échappa de sa gorge, toujours étrange à ses oreilles. Lui s’était assis sur son engin à moteur et attendait des éclaircissements sur la situation de sa part.

La vampire qu’elle était devenue inspira et déglutit, ignorant superbement la brûlure constante qui lui consumait la gorge : elle n’avait aucune peine à se contrôler. Elle ne savait pas vraiment par où commencer, comment lui annoncer les choses et les amener en douceur : Bella connaissait suffisamment l’indien pour savoir qu’il ne manquerait pas de s’inquiéter autant qu’elle si ce n’est plus. Elle devait opter pour la prudence néanmoins : ici tout le monde pouvait les entendre.

Par réflexe elle étendit son bouclier jusqu’à inclure son ami avant de prendre la parole :

-Il y a des… disons… complications, de nouvelles informations à prendre en compte et je voulais t’en faire part. Je trouve que c’est important. Je ne veux pas t’alarmer inutilement mais il faut que tu saches.

Son ton était grave : l’heure n’était plus aux plaisanteries ni aux détours. Sa fille était en danger et chaque minute comptait.

-Tu n’aurais pas un endroit plus tranquille pour parler tout près ?Il ne faut pas qu’on puisse nous entendre. Sinon on ira chez les Cullen … chez moi si cela ne te dérange pas : nous pourrons y parler sans problème et puis ils sont au courant aussi.

Elle fit face à son vieil ami et sonda son regard noir en espérant qu’il comprendrait l’urgence de la situation.

L'humeur de Jacob était plutôt joyeuse. La veille, il avait longuement parlé avec son père, et ils avaient beaucoup ri. Parfois, le modificateur se demandait ce qu'il se serait passé si l monde n'avait pas été dingue. Il n'y aurait pas eu Renesmée, vu qu'Edward serait mort en 1900 et des bananes... Bella ne serait peut-être jamais venue à La Push pour lui soutirer des informations en le draguant éhontément. En résultat, ils se seraient tous retrouvés chacun de leur côté comme des idiots.

Le loup-garou leva les yeux au ciel. C'était ainsi et rien ne changerait, désormais, sauf si tout cela n'était qu'un rêve. L'air grave de Bella après son rire cristallin qui avait, comme toujours, surpris Jacob, l'alerta. Son ton mystérieux également. Un endroit calme? Près des loups? Pas beaucoup de chance. Voir Rosalie ne l'enchantait guère, et il grommela intérieurement, puis décida:

- Allons à la villa... je verrai Renesmée et tu me diras ce qu'il y a de si grave.

Le coeur de Jacob tambourinait contre ses côtes, et il se doutait que si celui de Bella ne s'était pas arrêté, il ferait de même. Son impatience se trahissait avec ses doigts qui tremblaient. Quelque chose était arrivé à Nessie??

En face d’elle Jacob semblait au départ plutôt joyeux et cela lui mis du baume à son cœur froid et immobile. Bella aimait ses petits instants fugaces où elle retrouvait son meilleur ami d’avant. Mais cela ne dura pas longtemps et son visage s’assombrit quand elle lui expliqua les raisons de sa visite et le besoin de tranquillité, la chose la plus stressante à son avis. Et elle en avait déjà fait les frais.

Il chercha quelque instants même si la vampire se doutait de sa réponse : à part à la villa ils ne troueraient aucun autre endroit tranquille et surtout pas en plein territoire Quileute peuplé de loups garous : même si Bella pourrait être tolérée et encore, l’esprit de chaque membre était connecté de telle façon qu’aucune intimité n’était possible. Enervant.

Il opta ainsi pour la villa, moyen le plus sûr en effet. La jeune femme acquiesça d’un signe de tête tout en levant les yeux au ciel : il était incorrigible avec Renesmée. Elle lui fit signe puis s’installa au volant de la Volvo.

-Tu peux monter si tu veux, Edward ne dira rien.

Puis elle ajouta dans un sourire en connaissant très bien les sentiments de son ami envers sa belle sœur :

-Et Rosalie est partie chasser avec Emmett.

Elle mit le contact et démarra, filant directement vers la villa. Elle avait besoin de parler à Jacob maintenant mais cela devrait attendre qu’ils soient en sécurité. Ils pouvaient être espionnés trop facilement dans cette forêt et elle ne lisait pas les pensées ni ne voyait l’avenir. D’autres avaient ses dons chez elle et cela était vraiment un plus niveau sécurité.
Et puis elle n’aimait pas être séparée trop longtemps de son mari même si la présence du loup garou à ses côté l’apaisait. Sa nature angoissée n’avait pas disparu avec son humanité.

Pendant ce temps la Volvo filait à toute vitesse vers la maison des Cullen.

[HJ: ne poste pas à la suite. Ouvre un nouveau rp avec le même titre à la maisond des Cullen se sera plus logique ^^ ]

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